A quel pas de temps observer l’innovation en agriculture ? La traction asine dans la commune de Matéri

Dans les années 80, une ONG a introduit la traction asine dans la Commune de Matéri en amenant quelques animaux sur son centre de formation. Aujourd’hui, les ânes sont devenus populaires et utilisés pour le transport mais aussi pour les travaux du sol. Le petit matériel peut être obtenu sur tous les marchés locaux.
Tout est parti pourtant d’une introduction volontaire à la fin des années 50 par des missionnaires des églises catholiques du Burkina Faso qui prenaient acte des difficultés d’appropriation de la traction bovine par les agriculteurs. La houe « manga » est alors adaptée pour pouvoir être tractée par un seul âne, rendant cet attelage beaucoup moins couteux à acheter et entretenir que la paire de bœufs et sa chaîne d’équipements. Malgré des politiques d’appui assez changeantes, la traction asine s’est implantée massivement au Burkina Faso. Les ânes contribuent par exemple au ravitaillement de la ville de Ouagadougou en bois énergie.
Les paysans frontaliers de Materi au Nord-Ouest de l’Atacora au Bénin, qui vivent dans une zone agroécologique comparable, ainsi que les artisans-équipementiers, se sont appropriés sans grand appui extérieur l’innovation.