Une trajectoire d’accumulation réelle mais précaire à Cobly, A-D

Dans le village pauvre de O., un homme de 45 ans, qualifié localement de prospère, décrit ainsi sa trajectoire de vie. « Petit (6 ans), je conduisais les bœufs en pâturage, puis j’ai aidé mon frère à cultiver le mil. A 16 ans, je suis allé au Ghana, et après 18 mois, j’ai pu m’acheter un vélo et des habits. A 21 ans, j’ai fui au Nigeria avec une femme pendant deux ans. Là-bas, j’ai gagné de l’argent et j’ai acheté beaucoup de biens, tels que des habits, bols, tôles, vélo. De retour au village, j’ai construit ma maison et ma femme m’a fait 2 enfants. Dix ans plus tard, je suis allé au Togo pour faire le coton et au bout de 4 ans, j’ai eu assez d’argent pour acheter des bœufs de trait, une charrette, une charrue, une vache et un troisième vélo. Je suis alors revenu au Bénin et ai continué la culture du coton.
Avec l’argent du coton, à 36 ans, j’ai pris trois autres femmes, et j’ai aussi acheté un moulin et une moto, puis trois ans plus tard, j’ai construit une maison en ville à Tanguiéta.
C’est alors que j’ai connu mes premiers malheurs de la vie, un fils que j’ai soigné pendant deux ans et qui pour finir, est mort, et la destruction de ma maison suite à la construction d’une route. J’espère qu’avec l’élevage des moutons et des volailles, je vais pouvoir survivre. »