Projets & intervenants
Positions
Dans leurs relations avec les bénéficiaires, les projets ont – surtout à partir des années 90 à l’ère de la démocratisation- prôné des approches participatives. Néanmoins, dans les pratiques, le concept a connu des modes divers de mise en œuvre. Une fois développés et financés, les projets n’ont pas toujours eu la flexibilité d’adapter leur plan d’opération et a fortiori leurs stratégies aux demandes venant « du terrain ». Une note théorique discute de ce concept de participation.
Un des arguments de la participation à la décision, aux investissements et à la gestion au quotidien des biens et services collectifs mis en place par les projets est la pérennisation de ces biens et services si les « communautés bénéficiaires » se les « approprient ». Mais les comités assurant cette appropriation collective ne sont pas toujours accompagnés dans la durée pour éviter des appropriations privatives ou des abandons ainsi qu’en témoigne une étude de cas sur la gestion d’une retenue d’eau construite avant la décentralisation (cf. rubriques groupements & organisations).
Le pendant du concept de la participation développé par les projets est celui de l’appropriation des ressources de l’intervention par les « bénéficiaires ». L‘appropriation peut prendre plusieurs formes, pour certaines non attendues des intervenants. Une typologie en dénombre quatre formes incluant le contournement de normes, les stratégies par anticipation de captation d’avantages liés à l’intervention, la maîtrise d’innovations développées dans le cadre de l’intervention et les revendications sur des biens coproduits par les acteurs de droits de propriété sur ces biens.
Les interventions développent des stratégies diverses pour s’intégrer dans les institutions en place selon des logiques de collaboration et de subsidiarité et se rendre superflues dans des domaines dont elles espèrent ensuite se retirer. Un élément de ces stratégies est le partenariat avec les organisations pivot de la fourniture des services publics et privés identifiés.
Mais ce partenariat est mis à mal par son caractère fini qui laisse souvent les ex-partenaires démunis et frustrés, les chances de se construire un capital social et économique pour accéder à des ressources de façon autonome étant très réduites. Ainsi, une étude de cas met en évidence les illusions perdues des ONG locales qui ont été successivement portées aux nues puis décriées par les coopérations techniques et financières.
Les espérances étant maintenant sur les organisations professionnelles, un décryptage de ce qu’est un partenariat et de ses contradictions ainsi que des démarches de suivi et d’accompagnement permettront de mieux anticiper les désillusions.
Les stratégies et approches de projet s’évaluent au travers des effets et impacts des projets. Vu la complexité de ces stratégies et approches, la diversité des contextes d’intervention, les changements par apprentissage au cours même de la mise en oeuvre dans ces stratégies, l’évaluation d’impact présente de grands défis théoriques et méthodologiques. Une étude de cas introduit ce thème et une série de notes.