Evolution des contextes
Positions
Des ressources naturelles devenues rares. La situation de relative disponibilité des ressources naturelles qui prévalait sur certaines parties des territoires régionaux est belle et bien révolue. Les possibilités pour les jeunes producteurs agricoles de trouver des terres où démarrer une activité économique autonome par la migration se sont réduites et il en est de même pour les éleveurs. Néanmoins, la catastrophe écologique annoncée dans les années 70 et 80 n’a pas eu lieu, même si les phénomènes de dégradation des ressources sont par endroit inquiétants, en particulier pour ce qui est du récent rythme de destruction des forêts, toutes catégories confondues.
Intensification dans l'Atacora-Donga, des trajectoires diverses
Dans l’Atacora Donga, les migrations de peuplement et migrations saisonnières ou conjoncturelles, l’intensification par utilisation d’intrants, plantation productive (anacarde), mise en valeur des bas-fonds, transition du pastoralisme à la polyculture-élevage, etc. sont autant de formes d’adaptation. Certaines activités motrices ont bien été identifiées par les projets (riz, anacarde, maraichage) mais d’autres sont largement ignorées.
♣ Une grille d’analyse sous-tendue par des théories souvent contrastées de l’intensification durable permet de décrypter les indicateurs de changements agro-écologiques et agro-économiques. L’agriculture devient un facteur moteur du développement économique local avec le raccordement d’un territoire aux marchés et quand des activités donnant de la valeur aux produits s’y développent, créant des grappes d’unités productives sur ce territoire. Quelques indicateurs facilitent l’analyse en comparaison de ces filières et des grappes locales (note en cours de rédaction).
Les changements dans la rareté relative des ressources naturelles provoquent des changements dans les institutions de régulation de leurs usages. La course à la terre est belle et bien engagée. Les institutions coutumières foncières évoluent en interaction avec les réformes induites par la puissance publique. Les Plans Fonciers Ruraux par exemple visent une clarification des divers droits et usages fonciers pour la sécurisation des investissements et la réduction des conflits, mais constituent aussi une opportunité de remise en cause des droits délégués par les individus et lignages puissants. Un contexte plus favorable à la croissance économique émerge mais avec des perdants parmi les moins dotés en ressources : les jeunes autochtones n’héritant pas de beaucoup de terres, les allochtones dont les modes d’accès deviennent précaires, les femmes, toujours exclues de l’héritage foncier, les éleveurs dont les terres de pâturage sont mises en culture (note en cours de rédaction).
Les politiques publiques successives et les stratégies d’intervention successives ont encouragé l’émergence de groupes locaux et organisations pour prendre en charge des fonctions de fourniture de services que ne pouvaient prendre en charge ni le public ni un privé alors souvent inexistant ; puis elles ont incité à leur fédération progressive. Néanmoins cette fédération n’a pas permis une montée en puissance sans heurts. La marginalisation de certaines associations, les conflits de leaderships et les recompositions sous ordre de l’Etat lorsque certaines fédérations « gênent » ou font preuve d’une mauvaise gouvernance trop flagrante jalonnent cette histoire. Ici un tableau synoptique est proposé avant que des analyses plus fines ne soient développées dans les rubriques « action collective » et « projets » (note en cours de rédaction).
Les projets ont été nombreux et pas toujours coordonnés pour une synergie. Les stratégies d’intervention semblent avoir à la fois suivi les grands courants internationaux de ce qui était « à la mode » tout en tentant de s’adapter aux changements du contexte politique local. Un tableau retrace les principales interventions de développement dans l’Atacora-Donga, ce qui permet de mettre en évidence continuités et discontinuités (note en cours de rédaction). Malgré ces nombreuses interventions qui se sont succédé dans le temps, des ateliers avec des parties prenantes et bénéficiaires locaux ont mis en évidence des sentiments de frustration plutôt que d’appropriation des résultats.